J’aime le jeu, l’amour, les livres, la musique, La ville et la campagne, enfin tout, Il n’est rien qui ne me soit souverain bien, Jusqu’au sombre plaisir d’un cœur mélancolique. Jean de La Fontaine

dimanche 2 novembre 2014

Bougon, avec joie

C'est dans les Deux-Sèvres, près de St Maixent l'Ecole. Il y a là une nécropole de l'époque néolithique. 6 tumulus abritant 9 chambres où ont été retrouvés des tas de types inhumés entre -5000 et -3000 ans. Donc 2000 ans d'occupations successives. Parfois, les croque-morts de l'époque ont évacué les restes des dépôts précédents, parfois, ils les ont recouverts de dalles avant d'installer leurs propres morts.

Une première donnée importante : les dolmens que l'on voit dans nos campagnes ont tous été un jour recouverts de terre, le plus souvent retenue par des murs de parement. Quand on ne voit plus que les pierres, c'est que tout a été retiré autour postérieurement. Ceci dit, rien n'interdit de penser que certains d'entre eux ont vu leur construction abandonnée et sont donc des constructions inachevées, mais l'objectif, semble t-il fut toujours d'en faire des tumulus.

C'est également un intéressant musée, et le centre d'études départementales des recherches sur le néolithique. Tout y est centralisé.
























Ils ont également bâti des propositions de restitution d'habitat de l'époque. Ce grand bâtiment, dont la taille est attestée par les résultats de fouilles effectuées dans la région, fait 44 x 11 mètres au sol. Seule la pente du toit (la hauteur des poteaux centraux) est une hypothèse.


























Les tumulus :


















Celui-ci, le tumulus A, est le plus vaste pour l'espace intérieur. C'est aussi le plus récent, et d'ailleurs, c'est une règle, pendant le néolithique, les chambres deviennent de plus en plus vastes. Celle-ci est double, coupée en deux par deux grandes dalles dont une touche la dalle de couverture.








































Dans ce couloir d'accès a été retrouvé un crâne trépané trois fois. Par deux fois, des traces de réossification autour du trou montrent que la personne y avait survécu...













































Crédit photo.

A Bougon, les tumulus sont de formes et de tailles différentes...








































Certaines fosses (ici les deux petites du tumulus B) n'ont ni couloir d'accès, ni dalle de couverture, ce qui laisse penser qu'elles avaient une charpente de bois à l'origine.



















Au bout de ce tumulus F très allongé (pourquoi est-il si long ?) se trouve une petite chambre -une des plus anciennes donc- dont la construction intérieure fait penser aux bories (les cabanes de bergers faites de pierres sèches) de nos campagnes périgourdines.

Tout ceci est fort bien. mais on n'oubliera que ces magnifiques constructions ont été relevées au XXème siècle, pour donner une idée de ce qu'elles pouvaient être à l'époque néolithique. Les pierres calcaires sont gélives, elles se fractionnent sous l'action du gel. Et tout a été retrouvé écroulé dans des tas informes. Sur ce coin de mur, à sa base, ils ont conservé une partie de l'appareillage d'origine. On voit bien comment elles se sont cassées, comparées à celles du dessus.



















Les bougonniers font également de l'archéologie expérimentale, pour valider des hypothèses quant aux techniques utilisées. Ici, comment déplacer un bloc de 30 tonnes ? Cela marche, mais la dalle du tumulus A pèse 80 tonnes...






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