J’aime le jeu, l’amour, les livres, la musique, La ville et la campagne, enfin tout, Il n’est rien qui ne me soit souverain bien, Jusqu’au sombre plaisir d’un cœur mélancolique. Jean de La Fontaine

dimanche 31 août 2014

Je vous ai raconté le coup des biquettes ?

En vrai, c'était des mouflons, j'étais sur la descente du Grand Veymont, point culminant du Vercors, côté sud. Quand soudain, voilà t-y pas que le sentier s'obstrue d'un paquet de mouflettes avec leurs mouflinets de l'an passé, nonchalamment posés en travers de la dite sente. Je me dis en approchant : "Ils vont détaler comme des marmottes, ces gros tas !" (Car à cet endroit, les marmottes détalent, jouent à se courser, font des galipettes, se bronzent la pilule, jusqu'à ce qu'un marmaître à lunettes siffle la fin de récré, et que tout le monde rentre ventre-à-sous-terre étudier la botanique et le grignotage des pissenlits par la racine).
Que nenni ! Faillis leur marcher dessus tellement qu'apathiques, que ça se laisse vivre comme des moutons en plaine, comme dirait Gaston Couté.



































Et tout de même, pour éviter de se faire piétiner la barbiche, daignèrent soulever leur cul pelé, pour le translater deux-trois mètres à côté, histoire de me laisser cheminer, puis une fois l'espace de nouveau dégagé, vinrent reprendre leur emploi de garde-sentier en CDD.




Sur le chemin du retour,

car même les congés les plus pléthoriques prennent fin un jour de sale temps, la maison de Clemenceau.

On est à St Vincent sur Jard, dans le sud-Vendée. C'est le bord de mer, des windsurfers font des allées et venues dans les bourrasques.










































Visite guidée, discours orienté, qui lisse les aspérités du personnage. On entend qu'il a une facette sombre, mais sans voir évoquer précisément la répression des grèves (il y a des morts), en 1906 alors qu'il est Président du Conseil. Le mariage avec l'étasunienne Mary Plummer, n'est évoqué que par les difficultés que l'homme d'Etat aurait eu à "arracher" sa femme aux puritains américains qui tentaient de la retenir. Rien sur cet épisode peu reluisant qui épilogua cette liaison (Notice wiki) :

"Clemenceau s’éprend alors d’une de ses élèves, Mary Plummer (en) (1848-1922), qu’il épouse civilement le 20 juin 18697, avec qui il aura trois enfants, dont Michel, né en 1873 et deux filles Madeleine et Thérèse-Juliette.
Sa femme ayant une liaison avec son jeune secrétaire précepteur des enfants, il fait constater l'adultère et l'envoyer quinze jours dans la prison Saint-Lazare pour adultère (alors qu'il a eu lui-même de nombreuses liaisons féminines, on lui en attribue environ 80021) et pendant cette incarcération demande le divorce qu'il obtient en 1891 avant de la renvoyer brutalement aux États-Unis avec un billet de troisième classe et obtenu qu'elle perde la garde de ses enfants et la nationalité française22. Revenue vivre en France mais restée perturbée psychologiquement par ces évènements conjugaux, l'ex-Madame Georges Clemenceau mourra seule le 13 septembre 1922 dans son appartement parisien du 208, rue de la Convention; il l'annoncera ainsi à son frère Albert: " Ton ex-belle-sœur a fini de souffrir. Aucun de ses enfants n'était là. Un rideau à tirer." (lettre du 27 septembre 1922 dans sa Correspondance 1858-1929, p. 639)."

Curieusement, notre guide ne s'attarde pas non plus sur les vertus progressistes du personnage, qui se distingue dès ses années de jeunesse, par un courage certain (il fait 73 jours de prison en 1862 - il a 21 ans- pour avoir participé à une publication appelant à manifester contre le second Empire de Badinguet).

Elu député le 20 février 1876, il se positionnera "pour les poursuites judiciaires contre les responsables du 16 mai (Mac Mahon, etc.) ; pour la révision des lois constitutionnelles de 1875 proposée par la commission Barodet ; pour l'élection des magistrats ; pour la séparation de l'Église et de l'État ; pour l'amnistie des Communards ; pour l'instruction laïque ; pour le service militaire réduit à 3 ans ; pour la fin de l'exemption du service militaire pour les séminaristes ; pour la diminution du traitement des cardinaux, archevêques et évêques ; pour la suppression de l'ambassade au Vatican ; pour le rétablissement du divorce ; pour la liberté d'association et la liberté de réunion ; contre l'interdiction des clubs ; pour la liberté de la presse ; pour la loi visant à protéger les employés des chemins de fer contre les grandes compagnies ; pour la journée de 10 heures maximum ; pour la reconnaissance des syndicats ; pour le scrutin de liste ; pour les poursuites contre le préfet de police Andrieux."

Il sera par ailleurs un acteur principal de la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Autant de vertus ignorées par notre commentateur...
A la fin de la visite, le guide délire sur ce que signifie "être un vrai patriote". On ne sait pas s'il exprime son opinion ou celle, supposée, de Clemenceau.





















La maison est très bien conservée, les objets, les meubles tout ce qui est accroché aux murs a été conservé (c'est facile à vérifier avec les photos d'époque). C'est un lieu de vacances où il venait chaque été, qu'il loua à un châtelain local, sur la fin de sa vie (après la Grande Guerre, et son auréole de "Père-la-Victoire").





La chambre occupée par Claude Monet, quand il séjournait là. Ils étaient grands copains.

En passant et par parenthèses, vous éviterez de mettre un accent sur le premier "e" de Clemenceau. Le guide nous a bien bassinés avec ça.




















vendredi 29 août 2014

La gamine,

elle avait promis de nous "bourdonner le cucul" (au jeu du "six qui prend").
Le pire c'est qu'elle l'a fait !

Hier, le réseau internet de Free était coupé sur Périgueux


j'ai regardé trois films.



Beautiful Valley, de Hadar FRIEDLICH.

En Israel, une vieille femme assiste au démantèlement du kibboutz où elle a toujours vécu. Plus rentable ! Ceci nous change des fictions sur les états d'âme des soldats israéliens ou des histoires d'amour entre israéliens et palestiniens... Assez chouette film, dans une lenteur qui s'adapte au pas de la vieille...



























Puis un documentaire sur Jean-Michel BASQUIAT. "The radiant child"
J'avais repéré ses toiles (au moins à Barcelone, je pense, sans doute à Bilbao aussi, mais où ça encore ?...) et son style très personnel, sans connaître son parcours. Surprise. Encore une météorite dans le ciel des artistes majeurs.Il s'est consumé trop vite, grisé-brûlé par un succès auquel rien ne l'avait préparé. Il est passé de la rue, où il survivait sans savoir dire comment, à un état de richesse où il laissait traîner les billets partout. C'est une histoire fort triste, car c'était un gars simple, facile d'accès, hyper attirant pour les gens qui l'ont approché et il a fini sa vie, à 28 ans, dans une paranoïa redoutable, persuadé que le monde l'avait oublié et le méprisait pour la couleur de sa peau. Il est mort d'un excès de médicaments ou de drogues.





























Enfin un film mexicain original et sympathique, Lake Tahoe, de Fernando EIMBCKE, où l'on suit la journée d'un grand ado, dans une petite ville calme. Il commence par emboutir un poteau avec sa voiture. On se dit, à le voir chercher à réparer le véhicule en écumant les ateliers de réparation, qu'il doit vraiment être livré à lui-même dans sa vie. Et de fait, c'est le propos du film, on prend lentement conscience de l'état de sa famille et d'événements récents dont personne ne dit rien, mais qu'on a bien entendus à la fin du film.
Du cinéma d'auteur, tout en lenteur là encore, et ça se déguste sans effets spéciaux...


























Trombestivalinoscope


















Victor et Chloé. Comme frère et soeur.



















Florence, Valérie et Nathalie, 150 ans de delirium, pas très mince.



















Rose Ninon.



















Jean. Qui c'est qu'a dit que mon filleul avait pas le droit de bronzer sous les bras ?



















Hugo. A star is born !



















Molène. La possibilité d'une île.



















Virginie. Franchement, je vois aucune raison de se bidonner.



















[Arnaud ?] et Roxane. Un bon petit gars, mais comment c'était, déjà ?



















Philippe, Valérie, Yves et plus loin Pauline. Qui qui craint pas le soleil ?



















Angélique. Autoportrait, en fait (dans les lunettes).



















Le monsieur le plus à gauche, il est anonyme. Puis Annie, Angélique qui va se bananer du tabouret, Marie-Laure, Yann, Béa (tu crois qu'on t'a pas vu ?), Chloé, Romain.
Comment vous voulez qu'on soit pris au sérieux après ça ?
Un, ils regardent même pas le joli défilé des bagades, deux, ils marchent pieds nus sur le trottoir, trois ils tombent des tabourets sur des gens qui aiment tellement l'intercelticophonie que ça les fait râler comme des vaches, quatre, ils se bidonnent comme des baleines sans savoir pourquoi.




















Youna. J'aime pas quand tu me guettes comme ça, ça n'augure rien de bon.





















Catherine. Le premier qui dégaine...





















Lucile et Manue. A chercher des boîtes, aux Sables d'Olonne, trouvé 5 sur 6, korrekt ?


Que tous ceux qui n'apparaissent pas là m'excusent. Je les porte dans mon coeur tout pareillement et de toute façon, ils ne perdent rien pour attendre...


Le masque et la plume, le 3 août 2014

Marc Levy, pour la première fois au sommaire de l'émission, D'Ormesson, Gavalda, Torreton et parmi d'autres encore, l'auteur du "liseur de 6h27", Jean-Paul Didierlaurent qui m'est tombé dans les mains (pas encore "des" mains), que je parcours donc pour meubler les insomnies, et pour lequel je n'ai pas plus d'enthousiasme que ces braves gens dans le poste... Seul avantage, c'est court et ça se lit fastoche. Un choc culturel quand on sort de Malcolm LOWRY...





Les héros sont donc D'Ormesson et Torreton, qui emballent tout leur monde.

mercredi 27 août 2014

Et pendant qu'on prenait le soleil,


la justice roumaine faisait le ménage chez les mafieux. Pour mettre Dan Voiculescu en prison, le 8 août dernier, je pense qu'il fallait un certain courage. Toute proportion gardée (car lui n'a jamais été au gouvernement), c'est quand même un profil qui ressemble beaucoup à Berlusconi, chez les transalpins. Issu de la nomenklatura d'ancien régime, il s'est maintenu dans les sphères de pouvoir, et s'est constitué un patrimoine lui permettant de racheter des médias, pratiquant sous sa coupe le "lynchage médiatique", et servant sans scrupules ses propres intérêts politiques. Il s'est fait élire plusieurs fois sénateur, et même vice-président du Sénat en 2008. Il a reconnu en 2006 avoir été un informateur de la Securitate, la police politique de l'ère Ceaucescu.

Détail intéressant : le juge qui l'a bouclé est une femme.*
D'une façon générale, il semble que le travail de la DNA (Direction Nationale Anti-corruption) soit assez efficace.

J'en ai appris beaucoup sur cet événement en lisant l'édition papier des "Nouvelles de Roumanie", journal remarquable, bimestriel très complet, passionnant de bout en bout.
Dommage, on n'apprend rien sur cette affaire récente par le site internet, comme beaucoup de journaux, le titre réserve la totalité des contenus à ses abonnés...

 


















Dan Voiculescu


* sans doute membre d'un syndicat de magistrats...



Il manque pas d'air, le Arnaud !

Déjà que tout le monde sait qu'il n'a pas quitté le gouvernement de son plein gré, mais se comparer à Cincinnatus, en plus, fallait oser...
La seule vérité utile, dans tout cela, c'est que cela donne l'occasion de se rappeler qui fut le patricien romain en question...


http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/08/26/cincinnatus-politicien-romain-et-nouveau-modele-d-arnaud-montebourg_4476878_823448.html

mardi 26 août 2014

Mais entretemps, j'avais fait un premier séjour sur l'île d'Yeu,

où se trouve la ferme d'Emilie qui m'accueillait, en juillet d'abord une semaine, puis une autre semaine aoûtienne, vu comme la première fut pleine d'heureuses surprises.

Quand Emilie s'ennuie (tous les jours de juillet et août, vers 8 h 00), elle va sur le port, à la capitale (Port-Joinville) où elle propose de la viande de mouton (bio, en paquets sous vide), des fraises, des herbes aromatiques, des confitures et gelées variées, des tisanes, de la laine et quelques vêtements superbes tricotés de cette toison vertueuse, écrue ou teinte d'un bleu profond tout magnifique.



















Pendant ce temps, à la ferme, les cueilleurs dont j'aidais parfois, rassemblent les dernières fraises, la rhubarbe et les herbes aromatiques qu'il faut descendre sans tarder à l'étal (car le chaland est facétieux, il survient à toute heure sans prévenir).



















Là, tout près de Gérard, les fleurs blanches de la coriandre, ou persil arabe, qui me rappelait les délicieuses chorbas d'antan (dans quelle vie était-ce déjà ?) Dans l'ensemble, cette cueillette du petit matin laisse aux mains des parfums parfaits.

 



Parmi les agneaux nés cet été, certains sont abandonnés par leur mère (souvent en cas de naissance de jumeaux, la brebis n'en "adopte" qu'un) ou pour diverses raisons, la mère ne peut pas les allaiter. Il faut biberonner plusieurs fois par jour...




















Chloé et Charlotte à l'oeuvre, bientôt soutenues par les demi-portions .

























Félix et Camille dans le soleil doré du couchant d'Yeu.



















Il arriva que Pierre, parmi des tas de trucs à faire partout, s'interrompit pour présenter quelques touristes à la reine des abeilles, et vice-versa. La visite de la ferme fait partie des activités proposées aux estivants.




















Quant à moi, en qualité de WWOOFeur, je participai à la construction d'un hangar qui serait, une fois terminé, un bâtiment d'exploitation avec lieu de vente, atelier de transformation (pour préparer les tisanes, les confitures...), local pour les frigos, garage...
Bardage extérieur en juillet, plancher et cloisons intérieures en août.






















Cliché de Jasmin, qui prouve si besoin était, que les ânes ont du poil au menton.

Par contre, les brebis aussi, finalement, quoique plus ras.










































Un futur rebêle, qui n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat.

Mais le clou du pompon, c'est la sortie des moutons, le soir sur la lande...
l'objectif, c'est de mener brouter les solognottes [la ferme cultive deux espèces d'ovines, les vendéennes, toutes ordinaires, sans caractère, au comportement moutonnier, et pas drôles finalement, et les fameuses solognottes, ravissantes avec leurs extrémités marronnes, leur sale caractère (gare à Rantanplan s'il s'avise d'agacer trop les agneaux) et leurs têtes de mules [elles sont têtues)] en bord de mer, où l'herbe est plus salée, pendant plus d'une heure.
Parfois, le berger s'appelle Théo, il sculpte des pipes en bois et pose des questions rigolotes sur le sens de la vie.



















En le voyant la première fois sur son rocher, je lui ai évoqué un lied de Schubert, qu'il me conjura aussitôt de lui entonner, ce que ne pus, bien sûr, mon polyglotisme s'arrêtant dans la banlieue de Vienne, dans l'Autriche, sans compter le ridicule qui ne tue pas, ok, mais rend ridicule.
Mais pour combler cet honteux renoncement côtier, je propose à Théo d'écouter ça :

Der Hirt auf dem Felsen by Barbara Hendricks & Radu Lupu on Grooveshark

 Pour sortir le troupeau de son champ, c'est facile, il faut séduire la première brebis qui vous regarde dans les yeux, le plus souvent à l'aide d'un seau où rebondissent quelques granulés auxquels en principe les bêtes sont sensibles (mais tant qu'on ne remue pas le seau, les granulés sont inertes), et si ladite femelle daigne régler son pas sur le vôtre, c'est gagné, les autres croient qu'il y a quelque chose dont on veut les priver, et elles suivent bêtement.




















































Puis, après un pique-nique sur le rocher, il faut rassembler les broutantes et les pousser gentiment vers leur enclos géant, entre chien et loup, l'avantage à résider sur une île, c'est que ce dernier n'arrivera jamais jusqu'ici...

















Et pendant ce temps, le soleil se couche sans demander son reste.











Et pour tout savoir sur la ferme,  vous pouvez taper  là .


Amazon, un choix de société

On savait les conditions de travail des employés d'Amazon, exploités jusqu'à mettre leur santé en danger.

Amazon, l'envers de l'écran, article du Monde Diplomatique de novembre 2013. A lire intégralement pour bien comprendre à qui on a affaire.

Mais aujourd'hui, la firme américaine prétend imposer ses conditions financières, dans le domaine du livre en particulier, aux éditeurs du monde entier, et aux auteurs... Gare à ceux qui refuseraient...

Un article court de rue89.

Un article détaillé de Jean-Noël Lafargue, blogueur et enseignant qui renonce à Amazon, mais pas pour les raisons qu'on pouvait attendre... A lire également en détail, car cela n'est pas sans entrer en résonance avec la nouvelle de la manipulation de milliers de comptes Facebook, pour mener une expérimentation sur les utilisateurs, à leur insu. En cause, les fameux algorithmes, sensés calculer ce qui est le mieux adapté aux besoins de chacun...

J'extrais de sa page d' "à propos" (qu''il n'a pas actualisée, visiblement, par rapport à la firme américaine) et à destination des bibliophiles parisiens :

"
Il existe, bien sûr, de nombreuses raisons de ne pas vouloir acheter ses livres chez Amazon. Pour les parisiens, je recommande le site Paris librairies, qui permet de connaître à chaque instant la disponibilité d’un ouvrage dans le stock de chaque librairie (adhérente, mais elles sont nombreuses parmi les bonnes) de la capitale.
"



Demain soir, Houellebecq sur Arte,

pour se faire une idée.





lundi 25 août 2014

Bagatelles

Beethoven.

7 Bagatelles, Op. 33 - No. 3 in F major by Gould, Glenn on Grooveshark

7 Bagatelles, Op. 33 - No. 4 in A major by Gould, Glenn on Grooveshark

6 Bagatelles, Op. 126 - No. 2 in G minor by Gould, Glenn on Grooveshark

Par Glenn Gould, qu'on peut entendre fredonner parfois derrière le piano. J'avais découvert ces interprétations il y a longtemps, sur un vinyle noir et lumineux. Puis, impossible de les retrouver en CD argentés. Pas réédité (ou alors mal cherché ?).
Merci Grooveshark.

Pour info, la fameuse "Lettre à Elise" est une bagatelle.



Du vert a reparu sur les arsins

Et ces jardins qu'on avait embrasés
Toutes ces arches effondrées
Dans des petits matins trop frais, sans toit
Bourgeonnent encore
De l'espace nous parvient
Un signal de l'autre rive inhabitée de nos vies
Lointaine comme un écho mouillé
Jonchée de nos passions
Regain de frissons dans les demi-sommeils
Entends ces voiles franches dans le brouillard hurlant
Qu'on s'aimait tant
Car voilà lorsque je serai archi mort de tout
Et dérouté
De toi
Mais tout dépend de ce qu'on entend
Par l'au-delà
Tu me manqueras encore

De la matérialité de l'âme


Quelques considérations qui font gamberger, c'est là le moindre défaut de ce remueur d'idées qu'est Michel Onfray, sur l'illusion de démocratie en France, puis sur des questions éthiques qui l'amènent à exposer ce qu'est l'âme humaine pour lui...




dimanche 24 août 2014

Albertine Sarrazin, une rebelle




Je l'ai découverte par un documentaire de Sandrine Dumarais (de 2004), "Le roman d'une vie", qui m'avait vraiment intéressé. Cette fille a eu un destin hors du commun comme on dit des fois. Une enfance terrible à Alger, abandonnée à la naissance, malmenée par l'assistance publique, l'adoption par une famille qui ne l'a jamais comprise. Des frasques à n'en plus finir, le vol comme un mode de vie, et la prostitution. Le fameux épisode de la belle en sautant par la fenêtre de l'infirmerie de la prison, l'astragale (un os du pied) qui casse, et blessée, faisant du stop, la rencontre avec Julien, un truand qui deviendra l'homme de sa vie.

Et l'écriture. Elle a un style perso, riche de vocabulaire et plein d'images, de métaphores, de détournements, d'inventions. C'est très inventif. Et c'est touchant car elle ne parle que de sa vie, de ce qu'elle a connu de près.

"L'astragale" est son roman le plus connu.


























Cet été, j'ai lu "la traversière", autobiographie superbe. Cela raconte comment elle vit ses dernières années, assez tristes malgré quelques moments heureux, son Julien est souvent en prison quand elle-même est libre et vice-versa...


 



Puis, j'ai trouvé sur l'internet à voir "l'astragale", adaptation de son succès de librairie, au cinéma, par Guy Casaril. Chouette film de 1969.


































Marlène Jobert y est vraiment convaincante avec son petit air mutin qui convient.

Extraits :






























Albertine Sarrazin est morte à 29 ans, d'une banale opération d'un rein. Elle a été mal soignée, dans une clinique de Montpellier. Son mari a porté plainte et obtenu la condamnation de deux médecins.


jeudi 14 août 2014

On a fait comme 10 millions de gens avant nous,

on est allés le voir. A St Gilles Croix de Vie, en famille.
Et comme la grosse majorité de ces spectateurs, on a trouvé ça assez drôle.
Après, j'ai lu pas mal de critiques car je n'arrivais pas à dire ce qui me mettait mal à l'aise dans ce film. Je n'ai rien trouvé qui m'aide vraiment. D'abord, il y a très peu de critiques négatives. C'est un de ces rares films qui emportent l'assentiment des critiques des médias et du grand public.
Certes, les portraits sont rapidement brossés, il faut que le public voie d'emblée quel archétype de personnage est présenté, les situations sont caricaturales. Le père de Charles l'ivoirien est vraiment assaisonné, en ancien combattant "Banania" ridicule.
Mais ce n'est pas ça le plus gênant. La morale du film pourrait être : "Ok, tout le monde est xénophobe, mais avec un peu de bon sens (français ?) du bon vin et du calva, on arrive à bien vivre ensemble". La sociabilité bien vécue ne survient qu'après que chacun ait mis "de l'eau dans son vin", justement. Mais en réalité, l'idée sous-jacente, c'est qu'à la base, dans leur réalité culturelle toute nue, les étrangers, quand ils ne font pas d'effort, avec leurs croyances et leurs pratiques ridicules, sont insupportables.
C'est peut-être quelque chose comme ça qui m'a gêné.
Après, si on trouve ça drôle, c'est sans doute parce qu'on se reconnaît dans ces portraits de franchouillards outrés, faut assumer.
Et puis, toutes ces choses ayant été dites, il faut encourager le cinéma comique, on n'oubliera pas la chronique de la haine ordinaire qui éreintait un journaliste ayant écrit à propos d'un film de Claude Zidi qu'il n'avait "que la prétention de nous faire rire".
- Mais elle immense cette prétention, explosait Desproges...





Et encore une virée cyclotouristique sur le canal de Nantes à Brest

Avec Jessica, croisée à Ushuaia.































240 km en deux jours et demi, Lorient-Pontivy par le Blavet, puis le long du canal, par le lac de Guerlédan et Chateauneuf du Faou..Honnête poursuite seulement écourtée de peu, par le breton crachin.