J’aime le jeu, l’amour, les livres, la musique, La ville et la campagne, enfin tout, Il n’est rien qui ne me soit souverain bien, Jusqu’au sombre plaisir d’un cœur mélancolique. Jean de La Fontaine

dimanche 31 août 2014

Sur le chemin du retour,

car même les congés les plus pléthoriques prennent fin un jour de sale temps, la maison de Clemenceau.

On est à St Vincent sur Jard, dans le sud-Vendée. C'est le bord de mer, des windsurfers font des allées et venues dans les bourrasques.










































Visite guidée, discours orienté, qui lisse les aspérités du personnage. On entend qu'il a une facette sombre, mais sans voir évoquer précisément la répression des grèves (il y a des morts), en 1906 alors qu'il est Président du Conseil. Le mariage avec l'étasunienne Mary Plummer, n'est évoqué que par les difficultés que l'homme d'Etat aurait eu à "arracher" sa femme aux puritains américains qui tentaient de la retenir. Rien sur cet épisode peu reluisant qui épilogua cette liaison (Notice wiki) :

"Clemenceau s’éprend alors d’une de ses élèves, Mary Plummer (en) (1848-1922), qu’il épouse civilement le 20 juin 18697, avec qui il aura trois enfants, dont Michel, né en 1873 et deux filles Madeleine et Thérèse-Juliette.
Sa femme ayant une liaison avec son jeune secrétaire précepteur des enfants, il fait constater l'adultère et l'envoyer quinze jours dans la prison Saint-Lazare pour adultère (alors qu'il a eu lui-même de nombreuses liaisons féminines, on lui en attribue environ 80021) et pendant cette incarcération demande le divorce qu'il obtient en 1891 avant de la renvoyer brutalement aux États-Unis avec un billet de troisième classe et obtenu qu'elle perde la garde de ses enfants et la nationalité française22. Revenue vivre en France mais restée perturbée psychologiquement par ces évènements conjugaux, l'ex-Madame Georges Clemenceau mourra seule le 13 septembre 1922 dans son appartement parisien du 208, rue de la Convention; il l'annoncera ainsi à son frère Albert: " Ton ex-belle-sœur a fini de souffrir. Aucun de ses enfants n'était là. Un rideau à tirer." (lettre du 27 septembre 1922 dans sa Correspondance 1858-1929, p. 639)."

Curieusement, notre guide ne s'attarde pas non plus sur les vertus progressistes du personnage, qui se distingue dès ses années de jeunesse, par un courage certain (il fait 73 jours de prison en 1862 - il a 21 ans- pour avoir participé à une publication appelant à manifester contre le second Empire de Badinguet).

Elu député le 20 février 1876, il se positionnera "pour les poursuites judiciaires contre les responsables du 16 mai (Mac Mahon, etc.) ; pour la révision des lois constitutionnelles de 1875 proposée par la commission Barodet ; pour l'élection des magistrats ; pour la séparation de l'Église et de l'État ; pour l'amnistie des Communards ; pour l'instruction laïque ; pour le service militaire réduit à 3 ans ; pour la fin de l'exemption du service militaire pour les séminaristes ; pour la diminution du traitement des cardinaux, archevêques et évêques ; pour la suppression de l'ambassade au Vatican ; pour le rétablissement du divorce ; pour la liberté d'association et la liberté de réunion ; contre l'interdiction des clubs ; pour la liberté de la presse ; pour la loi visant à protéger les employés des chemins de fer contre les grandes compagnies ; pour la journée de 10 heures maximum ; pour la reconnaissance des syndicats ; pour le scrutin de liste ; pour les poursuites contre le préfet de police Andrieux."

Il sera par ailleurs un acteur principal de la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Autant de vertus ignorées par notre commentateur...
A la fin de la visite, le guide délire sur ce que signifie "être un vrai patriote". On ne sait pas s'il exprime son opinion ou celle, supposée, de Clemenceau.





















La maison est très bien conservée, les objets, les meubles tout ce qui est accroché aux murs a été conservé (c'est facile à vérifier avec les photos d'époque). C'est un lieu de vacances où il venait chaque été, qu'il loua à un châtelain local, sur la fin de sa vie (après la Grande Guerre, et son auréole de "Père-la-Victoire").





La chambre occupée par Claude Monet, quand il séjournait là. Ils étaient grands copains.

En passant et par parenthèses, vous éviterez de mettre un accent sur le premier "e" de Clemenceau. Le guide nous a bien bassinés avec ça.




















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