J’aime le jeu, l’amour, les livres, la musique, La ville et la campagne, enfin tout, Il n’est rien qui ne me soit souverain bien, Jusqu’au sombre plaisir d’un cœur mélancolique. Jean de La Fontaine

mardi 8 juillet 2014

Trois femmes puissantes, de Marie NDiaye

Le hasard a voulu que je lise à la suite deux prix Goncourt récents.

 "Le soleil des Scorta", de Laurent Gaudé, se lit facilement, c'est le récit d'une épopée familiale dans le sud de l'Italie, l'histoire d'un clan issu d'ancêtres proscrits, vivant de brigandage, et qui lentement, au fil des générations, réussit à s'extraire de l'infamie et de la misère. C'est une lecture agréable, mais, à mon sens, cela manque de souffle. On voit bien vers quel type de saga familiale marquante l'auteur a voulu s'orienter ("100 ans de solitude" ?). Pour moi, l'histoire perdait de l'intérêt à la moitié du livre et le récit manquait d'épaisseur.

Prix Goncourt 2004.
























En revanche, je sors de la lecture de "Trois femmes puissantes", de Marie NDiaye, avec le sentiment d'avoir trouvé quelque chose de rare. Ce sont 3 nouvelles dans lesquelles, à chaque fois, on suit les réflexions du personnage principal (dans la seconde, c'est un homme, le personnage féminin n'apparait qu'en contrepoint), et le cheminement de leurs pensées qui les mènent à des analyses et des ressentis que la sensibilité de l'auteur permet de pousser loin, très loin. C'est très proustien en ce sens, et l'écriture, avec des phrases très longues qui permettent des nuances, des comparaisons, l'exposé de pensées connexes des personnages, peut également faire penser à l'auteur de "La recherche". Cela ne rend pas la lecture difficile, parce que l'exposé des pensées complexes des personnages est simplement passionnant à suivre.
Le point commun entre les trois récits, c'est la volonté des femmes de résister à des destins terribles. Mais comme le titre ne le laisse pas deviner, c'est plutôt la fatalité et la force de la tragédie qui semblent d'une puissance irrésistible...

Prix Goncourt 2009.




























Marie NDiaye













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