J’aime le jeu, l’amour, les livres, la musique, La ville et la campagne, enfin tout, Il n’est rien qui ne me soit souverain bien, Jusqu’au sombre plaisir d’un cœur mélancolique. Jean de La Fontaine

samedi 13 décembre 2014

Décevez, décevez, décevez. Bientôt on vous laissera tranquille.

Retrouvez François Matton, dans son itinéraire introspectif qui passe par le dessin... et quelques réflexions intéressantes...



La déception libératrice
Le moyen le plus sûr d'avoir la paix (mais encore faut-il la vouloir) est de décevoir. Ne saisissez pas votre chance, répondez en retard, soyez passif, peu réactif, lent à tout, sans zèle, sans empressement, répondez en-deçà de ce qu'on attend de vous, décevez, décevez, décevez. Bientôt on vous laissera tranquille.
Dans une société de la performance et de la surproduction culturelle, cette attitude, comme vous le pressentez, est proprement révolutionnaire. Si vous voulez vivre pour autre chose que le système, décevoir est le plus sûr moyen pour qu'il ne compte plus sur vous. Desserrant alors ses griffes, il vous laissera filer. Ceci est la première étape de la déception libératrice.
La seconde étape consiste à décevoir non seulement les autres mais vous-même. Ce n'est que lorsque vous vous serez déçu vous-même sur tous les plans que la libération sera pleinement accomplie. Il vous faut arriver à ne plus rien attendre de vous. Vous cesserez alors de jouer avec vous le jeu odieux du maître et de l'esclave. Vous ne vous donnerez plus d'ordres aliénants, plus de défis éreintants, plus de missions humiliantes. Fini tout ça. Vous n'aurez plus le moindre compte à rendre à vous-même. Vous serez libéré du premier des tyrans.





 















Faire l'amour
(petite animation pédagogique à l'usage des rustres et des maladroits)

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