J’aime le jeu, l’amour, les livres, la musique, La ville et la campagne, enfin tout, Il n’est rien qui ne me soit souverain bien, Jusqu’au sombre plaisir d’un cœur mélancolique. Jean de La Fontaine

lundi 22 septembre 2014

J'aime Pierre Carles



Un fieffé lanceur de pavés dans le PAF.
Je viens de voir "Fin de concession", un de ses derniers reportages* qui date de 2010.
La question posée par ce film est la suivante : "Pourquoi la concession de la chaîne TF1 a t-elle été renouvelée systématiquement à la fin du contrat initial, alors même que les conditions n'avaient pas été du tout respectées (le "mieux disant culturel", TF1, chaîne publique d'éducation...,auxquels s'étaient engagés les dirigeants de l'époque, des concepts qui font rire aujourd'hui).
Le problème qui se pose à Pierre Carles, c'est qu'il a tellement approché les stars de l'info pour dénoncer leurs abus (reportages bidon, collusion entre ces journalistes vedettes et hommes de pouvoir, idéologie et pensée -à sens- unique à tous les étages**...) que c'est compliqué pour lui, aujourd'hui, connu qu'il est comme le loup blanc. D'autant que ses méthodes ont un peu agacé ce beau monde (interviews piégées, reportages en direct sans rendez-vous, etc...) Mais là, Pierre Carles assume, et prétend ne rien faire d'autre que reprendre leurs méthodes pourries.
Lors de sa venue à Périgueux, j'avais osé lui faire une forme de reproche, lors du débat qui avait suivi une projection au ciné, quant à la forme de ses films, autocentrée sur sa personne, car il ne cesse de se mettre en scène, lors de ses enquêtes. A quoi il avait répondu que oui, il savait bien que c'était sans doute dommage, mais que bon, il ne savait faire que comme ça, c'était sa manière à lui. Pour dire que j'aime bien sa façon de s'assumer.
Le voilà donc obligé de ruser encore pire qu'avant pour approcher ces monstres, se changeant en Pedro Carlos, journaliste sud-américain. On sent aussi une forme de découragement, d'autocritique, l'intervention aussi de ses proches, car il finit par faire ses interviews entouré de ses plus fidèles collaborateurs. Bref on le voit fragile, ce qui ne le rend pas moins sympathique.
Et finalement, ce film sur TF1 est aussi efficace et drôle que les précédents ( son plus grand succès fut "Pas vu , pas pris", à visionner immédiatement si vous pas connaître encore).
J'ai particulièrement apprécié les courtes apparitions de Jean Edern-Hallier, extrêmement incisif -et comique lui aussi- dans ses commentaires sur les journalistes de premier plan. Ce qui me donna l'envie d'en savoir plus sur ce type, ennemi personnel de François Mitterrand, mort dans une chute de VTT, en 1997...

Les 15 premières minutes.







Pour les lecteurs de Périgueux, ceci se trouve à La B.M.



























* Depuis, il a réalisé, en 2012, Hollande, DSK, etc, et  Tant pis / tant mieux

** Au passage,  Jacques Chancel apparait au fil du reportage comme une anguille refusant l'obstacle Carles, se défilant par dix subterfuges de pleutre, finalement carpette comme fut de tout temps ce cireur de pompes valet du pouvoir. 

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