J’aime le jeu, l’amour, les livres, la musique, La ville et la campagne, enfin tout, Il n’est rien qui ne me soit souverain bien, Jusqu’au sombre plaisir d’un cœur mélancolique. Jean de La Fontaine

mardi 26 août 2014

Mais entretemps, j'avais fait un premier séjour sur l'île d'Yeu,

où se trouve la ferme d'Emilie qui m'accueillait, en juillet d'abord une semaine, puis une autre semaine aoûtienne, vu comme la première fut pleine d'heureuses surprises.

Quand Emilie s'ennuie (tous les jours de juillet et août, vers 8 h 00), elle va sur le port, à la capitale (Port-Joinville) où elle propose de la viande de mouton (bio, en paquets sous vide), des fraises, des herbes aromatiques, des confitures et gelées variées, des tisanes, de la laine et quelques vêtements superbes tricotés de cette toison vertueuse, écrue ou teinte d'un bleu profond tout magnifique.



















Pendant ce temps, à la ferme, les cueilleurs dont j'aidais parfois, rassemblent les dernières fraises, la rhubarbe et les herbes aromatiques qu'il faut descendre sans tarder à l'étal (car le chaland est facétieux, il survient à toute heure sans prévenir).



















Là, tout près de Gérard, les fleurs blanches de la coriandre, ou persil arabe, qui me rappelait les délicieuses chorbas d'antan (dans quelle vie était-ce déjà ?) Dans l'ensemble, cette cueillette du petit matin laisse aux mains des parfums parfaits.

 



Parmi les agneaux nés cet été, certains sont abandonnés par leur mère (souvent en cas de naissance de jumeaux, la brebis n'en "adopte" qu'un) ou pour diverses raisons, la mère ne peut pas les allaiter. Il faut biberonner plusieurs fois par jour...




















Chloé et Charlotte à l'oeuvre, bientôt soutenues par les demi-portions .

























Félix et Camille dans le soleil doré du couchant d'Yeu.



















Il arriva que Pierre, parmi des tas de trucs à faire partout, s'interrompit pour présenter quelques touristes à la reine des abeilles, et vice-versa. La visite de la ferme fait partie des activités proposées aux estivants.




















Quant à moi, en qualité de WWOOFeur, je participai à la construction d'un hangar qui serait, une fois terminé, un bâtiment d'exploitation avec lieu de vente, atelier de transformation (pour préparer les tisanes, les confitures...), local pour les frigos, garage...
Bardage extérieur en juillet, plancher et cloisons intérieures en août.






















Cliché de Jasmin, qui prouve si besoin était, que les ânes ont du poil au menton.

Par contre, les brebis aussi, finalement, quoique plus ras.










































Un futur rebêle, qui n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat.

Mais le clou du pompon, c'est la sortie des moutons, le soir sur la lande...
l'objectif, c'est de mener brouter les solognottes [la ferme cultive deux espèces d'ovines, les vendéennes, toutes ordinaires, sans caractère, au comportement moutonnier, et pas drôles finalement, et les fameuses solognottes, ravissantes avec leurs extrémités marronnes, leur sale caractère (gare à Rantanplan s'il s'avise d'agacer trop les agneaux) et leurs têtes de mules [elles sont têtues)] en bord de mer, où l'herbe est plus salée, pendant plus d'une heure.
Parfois, le berger s'appelle Théo, il sculpte des pipes en bois et pose des questions rigolotes sur le sens de la vie.



















En le voyant la première fois sur son rocher, je lui ai évoqué un lied de Schubert, qu'il me conjura aussitôt de lui entonner, ce que ne pus, bien sûr, mon polyglotisme s'arrêtant dans la banlieue de Vienne, dans l'Autriche, sans compter le ridicule qui ne tue pas, ok, mais rend ridicule.
Mais pour combler cet honteux renoncement côtier, je propose à Théo d'écouter ça :

Der Hirt auf dem Felsen by Barbara Hendricks & Radu Lupu on Grooveshark

 Pour sortir le troupeau de son champ, c'est facile, il faut séduire la première brebis qui vous regarde dans les yeux, le plus souvent à l'aide d'un seau où rebondissent quelques granulés auxquels en principe les bêtes sont sensibles (mais tant qu'on ne remue pas le seau, les granulés sont inertes), et si ladite femelle daigne régler son pas sur le vôtre, c'est gagné, les autres croient qu'il y a quelque chose dont on veut les priver, et elles suivent bêtement.




















































Puis, après un pique-nique sur le rocher, il faut rassembler les broutantes et les pousser gentiment vers leur enclos géant, entre chien et loup, l'avantage à résider sur une île, c'est que ce dernier n'arrivera jamais jusqu'ici...

















Et pendant ce temps, le soleil se couche sans demander son reste.











Et pour tout savoir sur la ferme,  vous pouvez taper  là .


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